Peut-être avez-vous remarqué, en vous rendant à la mairie, l’étrange pavage qui se trouve devant la porte d’entrée.
Il semble figurer neuf idéogrammes chinois et si vos pas vous poussent vers le carré Léon Blum, vous en verrez deux autres, devant la porte de l’annexe de la mairie.
Que font-ils donc là ?
Il s’agit d’un hommage à l’artiste Henri Michaux, écrivain, poète, peintre, dont la voie de circulation porte le nom : allée Henri Michaux.
Henri Michaux était fasciné par l’écriture chinoise. Il en parle longuement dans deux ouvrages : Un barbare en Asie (1933) et Idéogrammes en Chine (1975).
Il s’essaya à l’invention d’idéogrammes, qu’il considérait être proches de la peinture abstraite.
Nous avons demandé l’aide d’une de nos adhérentes, qui connaît le chinois et qui a des correspondants en Chine.
Les deux caractères isolés signifieraient, avec des erreurs de place et d’orientation, Jeux d’encre, qui est le titre d’un ouvrage d’Henri Michaux (le titre entier est Jeux d’encre-Trajet Zao-Wou-Ki)
Concernant les neuf idéogrammes devant l’entrée de la mairie, il apparaît que c’est un texte ancien. Pour l’un des correspondants chinois de Marie-Paule, il aurait été écrit sous le règne de Yuanfeng (1078-1085) de la dynastie des Song du nord et parle d’inondations (caractère SHUI=eau). Même si tous les deux parlent d’inondations, pour l’autre correspondant, ce texte serait d’un style WEI BEI du 3ème ou 4ème siècle, peut-être écrit sur une stèle en Chine.
Ce sont des caractères chinois anciens, difficiles à lire aujourd’hui.