En arrivant sur la place, nous sommes englobés par ce portique monumental qui relie la grande place à la végétation cachant l’étang de Saint-Bonnet. Cette arche gigantesque ouvre l’espace vers le vide : de cloisonnement de la grande place de la Résidence des Portiques vers cette sortie verte.
Yves Chalas en 2005 dans son essai sur l’architecture et l’urbanisation de la Ville Nouvelle nous parle de l’importance des vides, que les habitants enrichissent et protègent :
“Les vides ne sauraient être dissociés de la perception de la ville nouvelle de L’Isle d’Abeau. Ils en sont une caractéristique majeure. Ce sont les espaces non bâtis entre les espaces bâtis, c’est-à-dire entre les pleins que représentent les immeubles d’habitation, les zones pavillonnaires, les maisons individuels…
Le résultat de deux logiques d’urbanisation cumulées, l’une volontaire et maîtrisée et l’autre involontaire et imprévue.
La 1er est celui d’édifier une ville nouvelle qui rompt avec le modèle traditionnel de la grande ville, dense, minérale et une, pour lui substituer une ville moins imposante et plus verte, cad une ville constituée de petites unités urbaines séparées les unes des autres entre lesquelles seraient maintenus terrains agricoles et zones d’espaces verts.
La 2e logique relève d’une erreur de prospective démographique. Prévue pour 200 000, et à l’arrivée 50 000, la ville nouvelle ne pouvait être que surdimensionnée dans ses réserves à bâtir.
Les habitants défendent maintenant ces vides contre l’envahissement des pleins. « Toucher ces vides, c’est toucher à l’intégrité de la ville nouvelle de L’Isle d’Abeau ».
Ces vides ont pour fonction de donner une unité à la diversité des pleins ; ils sont devenus la singularité de la ville nouvelle.
En contrebas, la rue des Portiques fait écho aux rues médiévales typiques.