La commune possédait la parcelle B 12-66, acquise en 1837 sur laquelle se trouvait l’ancienne maison commune.
La commune acquiert les parcelles pour créer la place publique en deux temps : Les parcelles B 12 69, 70 et 71 sont achetées à l’occasion de la construction de la mairie-école. La vente est conclue pour un total de 6300 francs hors frais de mutation en 1893 et enregistrée en 1896. Les bâtiments se trouvant sur les parcelles 66 et 69 sont démolis en 1895.
En 1920, la commune achète la parcelle B12-67 au prix de 6800 francs hors frais de mutation. Les bâtiments qui s’y trouvaient sont détruits en 1921.
Dans les chroniques de Lucien Cotonnet, ce dernier nous parle des commerces qui étaient présents sur la place. Il nomme cette place « la place des écoles ». Il explique qu’à son arrivée en 1933, la place était « un pré au beau milieu duquel s’élevait le monument aux morts ».
Lucien Cotonnet raconte l’effervescence sur cette place en fin de semaine. Les moyens de communication étant limités et les modes de transports peu développés, les 350 habitants de Villefontaine se retrouvaient sur cette place. Les cinq cafés sur la place installaient tables et bancs à l’extérieur, puisque l’intérieur n’était pas assez grand pour accueillir tout le monde. Il décrit le vin de pays frais, les fromages à la faisselle, le saucisson de campagne … Il raconte aussi comme souvent les journées se terminaient en bagarre. Celles-ci avaient lieu autour de la fontaine, devant Les Deux Perdrix et c’est là que le perdant finissait …
Lucien Cotonnet explique aussi les vendanges à Villefontaine qui animait le village. Vers la Toussaint, le distillateur ambulant s’installait sur « la place des écoles » et embaumait alors tout le village par ses effluves.
Lucien Cotonnet raconte que lors des séances du conseil municipal, en général pas plus que les 4 obligatoires par an, il était de bon ton que les conseillers municipaux rendent visite aux 5 cafés de la place, qui restaient spécialement ouverts jusqu’à une heure très avancée. « Chaque conseiller y allait d’un ou deux pots. »
Il y avait François Parent, le cafetier sur la place. Dans les recensements, il note sa profession : charcutier. En effet, sur la devanture, on voit inscrit sur les cartes postales anciennes « Charcuterie » au-dessus d’une porte. Puis, à l’est, on voit inscrit « Café F. Parent ». Il semblerait que la porte de cet établissement se situe en face de l’entrée de l’église.
Lucien Cotonnet parle souvent de son ami François et de son café. Ouvert pendant les séances de cinéma qui avaient lieu dans la salle de classe des garçons dans la mairie-école, il permettait aux cinéphiles une agréable entracte. Le rebouteux, Marius venait de Vaulx-Milieu et s’installait dans la cuisine du café pour remettre les épaules démises et autres manipulations.
François avait un jeu de boules particulier. Chez Alphonse, il y en avait un aussi, mais aussi chez Jean et Popol. Et puis, il y avait un jeu de boules sur la place du village, mis à disposition par la municipalité. Ce jeu de boules municipal était fermé au nord par un mur de 1,80 mètres de haut. De l’autre côté, c’était le jardin de François, le cabaretier. Lucien Cotonnet explique que c’était bien là la seule distraction du village. Il raconte que si François a créé son propre jeu de boules chez lui, c’était à force de recevoir des boules dans son jardin, que quelques chenapans (dont Lucien Cotonnet lui-même) s’amusaient à lancer comme des grenades dans son jardin. Avec autant de jeux de boules, des concours étaient organisés.
Il nous raconte qu’avant, le restaurant Les Deux-Perdrix était autrefois occupé par un piégeur de taupes, Vincent, venu du Piémont et installé à Villefontaine depuis les années 1930. Il était passé par La Verpillière, mais avait dû déménager car sur son terrain les élus avaient prévus de construire un collège. Lucien Cotonnet explique qu’en fait, il logeait dans l’ancien four, accolé au café. Il décrit Vincent comme petit, « rablé » et affligé d’un pied bôt.
Il avait une petite mûle et faisait un vin de pays. Lucien Cotonnet décrit la fête qu’il donna lorsqu’il fut naturalisé français : le tonnelet de 50 litres de vin, le chant de la Marseillaise et que les villageois poussèrent Vincent à monter « sur une échelle au sommet du bassin de la place ».
Il semblerait bien que dans les 5 cafés indiqués par Lucien Cotonnet, on puisse compter l’Hôtel Sibelle, en face de l’église, qui était également boulanger et vendait du tabac. Et puis il y avait un autre café en face de l’actuelle école de musique.
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