CHARMUSSON est l’extension maximale de la dernière calotte glacière alpine
Le lieu où nous sommes en ce moment s’appelle « LES BROSSES », il est au sommet du plateau près du pylône.
Une des étymologies possibles, est qu’elle indique l’état de la végétation à une époque ancienne.
Il est fort probable que ces terres aient été cultivées à l’époque romaine puis progressivement abandonnées au moyen âge après la chute de l’empire romain.
Au 12em siècle les brosses, venant de BROUSSE, signifiaient BROUSSAILES, des terrains couverts de broussailles incultes.
Plus tard ces broussailles se transforment en bruyères qui servaient aux pauvres à fabriquer des balais et à garnir les matelas.
Plus au nord se situe le lieu de la TORTUE qui tient certainement son origine de la présence jadis d’une population de tortue aquatique, la cistude d’Europe, aux alentours d’une source du même nom.
La zone humide du vallon du Layet , classée en ZNIEFF, préserve encore aujourd’hui ces reptiles à carapace.
Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique
En direction du sud les champs se nomment « LES AYES » un mot d’origine franco provençal qui exprimait une hauteur boisée. On retrouve souvent cette toponymie dans le Dauphiné.
À Villefontaine, une partie du quartier des Fougères a été construite sur un lieu nommé les « AYES de QUINCIAS »
Tout ce paysage a été façonné par la dernière glaciation.
L’histoire commence il y 5,3 millions d’année, à la fin de la création des alpes ou sous l’action des forces tectoniques, l’ensemble de la région se soulève chassant la mer en place.
Tous les fonds marins sableux et consolidés apparaissent alors, donnant naissance aux reliefs actuel de collines que l’on nomme ici ‘’ les balmes Viennoises ‘’.
En géologie on appelle ces sols, les MOLASSES
Beaucoup plus tard pendant l’ère quaternaire et suite à un basculement de la terre sur son axe que l’on appelle la précession des équinoxes, elle se refroidit très fortement et la totalité de notre région disparait sous les glaces.
-18 000 ans
Il y a environ 18 000 ANS à la fin de cette dernière glaciation dite « glaciation du Wurm », les glaciers commencent à fondre laissant derrière eux des larges bandes de cailloux et de rochers qu’ils avaient accumulés et poussés devant eux.
Ces reliefs que l’on appelle des moraines (frontales ou latérales) sont toujours visibles aujourd’hui.
La plus célèbre est la moraine de Grenay qui fait référence dans tous les manuels de géologie du programme de 4em. Véritable montagne de galets, elle surplombe de 80 mètres toute la plaine de Chesne Tharabie sur la commune de St Quentin Fallavier.
Vous pouvez apercevoir (En remontant du vallon du Layet vers les brosses sur notre gauche) au-delà des champs la MORAINE LATERALE DE CHARMUSSON, longue de 1km ½ et haute de de 20 mètres elle accumule 46 millions de m3 de roches et de galets, néanmoins elle reste une petite moraine.
Ces moraines sont constituées de roches provenant des Alpes, d’abord transportées par le glacier puis roulés en galets par les torrents de fonte
On y retrouve des galets granites, de schistes, de calcaires ou de quartz et quelques pierres ornementales comme le Jaspe qui fut aussi utilisé par l’homme de Neandertal pour tailler des outils.
Quelques fois de gros blocs amenés par le glacier et trop lourds pour être transporter par l’eau, sont restés sur place lors de la fonte de celui-ci, ce sont les BLOCS ERRATIQUES.
Le plus célèbre de la région est le « gros caillou de la Croix Rousse » à Lyon. Il est le témoignage d’une glaciation précédent à celle dont nous parlons aujourd’hui.
Villefontaine possède sur son territoire 11 blocs erratiques significatifs, constitués de roches cristallines et ayant pour origines les hautes vallées de l’Isère. Un des plus volumineux est celui situé au carrefour de la rue Serge Maurois et de l’avenue Steve Biko un peu avant le nouveau feu.
Maintenant que vous êtes avertis peut-être en verrez-vous lors de vos prochaines ballades.
Pendant 8000 ans et par STADES successifs le glacier fond.
À chaque fonte importante, le glacier déverse des torrents d’eau qui creusent les reliefs existants en créant des vallons parallèles.
C’est ainsi que nait, il y a 18 000 ans le vallon du Bivet, parsemé d’étangs, il déverse ses eaux le long de la route allant de Bonnefamille à st Quentin en passant par Ponas
Puis naitra, quelques temps plus tard vers -16 000 ans notre vallon du Layet, il drainera l’ensemble des eaux du glacier vers la plaine alluviale de St Quentin en traversant l’étang de Fallavier.
Par la suite le glacier recul encore et son torrent creusera le vallon de l’Alliat ou vallon de Bionne.
Plus tard, les eaux de notre glacier creuseront successivement dans le massif de Crémieux, Le vallon de la Fusa, les gorges du val d’Amby et finira sur la plaine de Charrette par creuser les gorges d’Amblérieux.
Les dernières traces de glace disparaitront au milieu de la Bourbre vers – 10 000 ans pour laisser place à un grand lac puis aux marais que l’on connait aujourd’hui
À chacune des étapes de fonte, le débit d’eau des torrents est tel qu’il transporte et accumule des quantités considérables d’alluvions.
Quelques fois ses alluvions formes des barrages et des lacs se créés.
Sous la pression, ces barrages naturels se percent en laissant derrière eux des structures qui seront plus tard repisent et aménagées par les hommes pour réaliser des retenues d’eau.
L’ancien étang du Layet lui, semble avoir une toute autre genèse, il fut créé de toute pièce comme le montre sa digue que vous avez traversé précédemment et qui n’a rien de naturelle
Cette digue fut construite, non pas sur l’emplacement d’un ancien verrou naturel ou sur un resserrement topographique mais bien au plus large du vallon au pied de la maison forte du Layet.
Mais ceci est une autre histoire.