Si, depuis la route qui sort de Villefontaine en direction de Saint-Quentin-Fallavier, nous prenons le chemin qui remonte le ruisseau du Layet, en 5 minutes nous arrivons à un carrefour.
A gauche, un chemin permet de monter sur une butte, il s’agit d’une ancienne digue. En effet, jusqu’au XIXème siècle un étang s’étalait devant nous.
Dès le XIIème siècle, la population rurale réalisa de nombreux étangs. Non seulement ils régulaient les cours d’eau, mais surtout ils contenaient des poissons et cette source de protéines était la bienvenue. Cependant ils avaient une réputation d’insalubrité(1), à ces époques le paludisme sévissait dans ces zones.
Déjà, en 1793, la Convention promulgue le décret du 14 frimaire an II sur l’assèchement des marais. Mais celui-ci sera fort peu appliqué(2).
En effet le cadastre de 1839 nous montre bien l’étang du Layet.
En continuant un peu le chemin sur la digue, on remarque bientôt que celle-ci a été éventrée afin de vider l’étang. Actuellement, le ruisseau du Layet passe sous cet endroit.
Nous n’avons pas (encore) trouvé d’archive nous donnant la date de la disparition de cet étang mais celle-ci fut postérieure à 1866 car sur la carte de l’État-major de 1866, l’étang est encore présent (voir l’animation au bas de cette page).
L’étang asséché à laissé place à une prairie humide probablement fertile du fait des limons accumulés, puis la végétation a repris la place jusqu’à la fin du XXème siècle où cet endroit est devenu une prairie à pâturage.
Carte de l’État-major de 1866
Placez la souris sur la carte pour voir la carte actuelle
Références :
1. Jean-Michel Derex, Pour une histoire des zones humides en France (XVIIe-XIXe siècle) : https://www.cairn.info/revue-histoire-et-societes-rurales-2001-1-page-11.html
2. Reynald Abad, La conjuration contre les carpes. Enquête sur les origines du décret de dessèchement des étangs du 14 frimaire an II – extrait dans “Cahers d’histoire” : https://journals.openedition.org/chrhc/685